«Julie Larrouy définit sa pratique par une exploration de l’image dont elle sonde les fonctionnements internes, les manières par lesquelles le sens s’y construit et son impact sur les imaginaires. Elle développe une approche gestuelle du dessin caractérisée par un travail de dépouillement en recourant aux procédés tels que l’incise, le pli, l’effeuillement du support et le raccord, qu’elle applique à des images trouvées. Celles-ci sont le plus souvent issues de l’imagerie pop qui, pour son efficacité communicationnelle et son omniprésence dans l’environnement visuel, se donne en matériau de départ privilégié. L’enjeu de cette soustraction vise à repousser le basculement de l’image vers l’illisible, l’abstraire de son message premier pour l’ouvrir à l’expressivité inconsciente de l’image fortuite. Ses œuvres se caractérisent ainsi par des effets oscillatoires liés au processus de recomposition qui font dériver le regard à travers des associations signifiantes, où se mêlent la réminiscence d’un motif et d’un contexte originels et les déplacements produits par le travail dans la matière. S’y produisent des images instables, à la fois familières et lacunaires, qui impliquent la projection mentale du spectateur pour les élucider. Les images de Julie Larrouy font rejouer le phénomène cognitif à l’origine de la représentation, de la projection d’images mentales subjectives qui trouvent leur origine dans la captation d’images extérieures; des représentations bouclées.» 

Texte de Pauline Hatzigeorgiou.