Panoramic for a land,poster monté sur plaques de plâtres, impressions numériques, colle
exposition Submerge, en duo avec Marion Séhier, sous le commissariat de Maud Salembier, SB34-The Pool Bruxelles, 2021, réalisée avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Photographies: Gilles Ribero et Silvia Caparelli.


Panoramic for a land, plaques de plâtres, papier, colle, impressions numériques, 2020, vue d’exposition – espace d’art contemporain l’Orangerie- Bastogne / photo: F.Winants réalisée avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles


panoramic for a land, exposition 3, papier, colle, vapeur, outil, dimensions variables, Marche-en-Famenne, Belgique 2018-2019


Panoramic for a land, papier, colle, vapeur, outil, 360 cm x 300 cm, Spa, Belgique, 2018


«Panoramique» est un terme utilisé pour décrire des tapisseries en papier-peint sur lesquelles sont imprimés des paysages, souvent promesses d’évasion et porteurs d’une vison entière et crédible d’un ailleurs. Inspirée de la technique picturale classique qui visait à reconstituer des scènes narratives au fil d’un espace en rotonde, la notion de panoramique en vient à définir le processus qui se produit lorsqu’une une succession d’images se présente à la pensée comme une vision complète. 

Le projet Panoramic for a land tire son titre de l’une de ces tapisseries que j’ai décollées de la chambre d’une maison particulière lors d’une résidence en 2018. Cette image d’une forêt bleuie par la lumière au fil du temps, fut décollée de son mur et transportée dans mon atelier pour y être re-composée en la ré-agençant, puis recollée une première fois dans le cadre d’une exposition organisée dans son lieu d’origine. 

Quatre reconstitutions du panorama ont été réalisées à ce jour, chacune conçue telle une réponse spécifique au temps et lieu de sa monstration. Chaque étape de Panoramic for a land en propose en somme une nouvelle formulation : le papier peint est décollé puis recomposé en une nouvelle installation. Cette dimension protocolaire se veut à la fois répétitive, restrictive mais néanmoins ouverte aux interactions singulières qui se produisent avec le lieu et aux déplacements générés par ces adaptations. Elle implique simultanément la préservation et la dégradation du matériau, mais aussi la conservation d’une sorte de mémoire des aléas de l’image qui, exposée, transportée, montée et démontée au gré de ses expositions, devient un palimpseste de ses déplacements et de ses reconfigurations. Elle m’interroge sur son économie, sur ce basculement dans lequel elle place le modèle suranné face aux gestes, face au présent.


Julie Larrouy (F) °1988, vit et travaille à Bruxelles et manipule l’image et la représentation. Nous connaissons tous ces posters géants ou tapisseries de papier qui représentent un cliché de nature dans des appartements et maisons cosy d’une époque révolue. Ici, nous sommes face à un flanc tendre de colline dans l’ombrage feuillu et tapissé de feuilles mortes. Le temps a fait son œuvre et les pigments fatigués rendent l’image plus diaphane et plus romantique qu’au premier jour. Julie intervient à ce moment précis. Elle se réapproprie d’abord l’image, puis à nouveau, elle l’expose à la lumière et au regard. Elle la dénature ensuite, par un jeu de procédés dignes d’une restauratrice de papier, précautionneuse d’entretenir le processus d’altération et le contrôler. Alors que dans un premier temps elle a préservé au mieux l’image allant jusqu’à la ré-encoller sur un support dans un souci de sauvegarde. Elle décide ensuite de l’altérer à nouveau par des déchirements, des superpositions, du collage majoré. Que nous donne-t-elle à voir de ce cliché bucolique, de cette image de nature presque ‘pornographique’ et galvaudée? Il n’en reste que des fragments et des éclats, une nouvelle nature. Nous voici face à une autre image, face à une lecture plus sculpturale, un archétype.»

Texte de Gauthier Pierson, écrit dans le cadre de l’exposition « Massif Continental, Croiser l’espace », l’Orangerie-espace d’art Contemporain, Bastogne 2020


Ce projet, toujours en cours, a été exposé dans le cadre de Massif Contintental, une exposition collective itinérante (à Spa, à la Maison de la Culture de Marche-en-Famenne ainsi qu’à l’Orangerie de Bastogne) et à SB34-The Pool (Bruxelles) en duo au côté de Marion Séhier sous le commissariat de Maud Salembier.

Il a été réalisé avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles.

Plus d’infos: Panoramic for a land